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Où irait l’économie chinoise Post-JO ?
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Où irait l’économie chinoise Post-JO ?
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Où irait l’économie chinoise Post-JO ?
  • Crise financière mondiale, inflation en hausse, dégelée immobilière, chute boursière, la Chine est le pay le plus médaillé du monde dans les JO 2008, cependant face à une situation économique morose après JO, comment la Chine joue le lendemain des jeux ?
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31 janvier 2009

Atlat Chine

Tant attendue et tant préparée, 2008 fut l’année de tous les paroxysmes pour la « nouvelle Chine », née en 1978 avec louverture économique de Deng Xiaoping. Cette nouvelle Chine trentenaire a réussi son coming out de grande puisance après des Jeux olympiques spectaculaires, où les athlètes chinois ont symboliquement remporté le plus grand nombre de médailles d’or.

Pékin a réussi traversé deux épreuves inattendues, dont les effets se sont en partie neutralisés : un vaste mouvementde contestation populaire au Tibet, qui a eu un écho retentissant dans le monde et a tendu ses relations diplomatiques avec l’Occident, et en particulier la France, suivi par un tremblement de terre dévastateur dans le Sichuan en mais, qui a remfloué juste à temps son capital de sympathie à l’étranger.

En fin cette nouvelle Chine assume un capitalisme mondialisé parvenu à l’âge adulte, au point que la débâcle économique mondiale de l’automne eut d’abord un petit goût de parachèvement : l’économique chinoise peu touché par les crédits hypothécaires à risques (subprimes), dotée d’avoirs colossaux en bons du Trésor américain et d’un fonds souverain richissime, offrant le marché au plus fort potentiel de croissance du monde, a été appelée par tous à la ressource de l’économie mondiale.

Et la crise pourrait même précipiter le lent et délicat basculement vers une économie moins dépendante des exportations, davantage tournée vers les services, la consommation et le marché intérieur.

Malheureusement, la croissance chinoise a connu au final la décélération la plus forte depuis 1995 : selon les estimations des économistes, elle pourrait être inférieure à 6.5% au quatrième trimestre 2008. La Banque mondiale prévoit une croissance de 9.2% pour l’ensemble de l’année 2008, et de 7.5% pour 2009. Or, le taux de progression annuel du produit intérieur brut (PIB) n’était jamais passé au-dessous de 7.6% depuis 1990, même durant la crise asiatique de 1997.

Le virage qui s’amorce aujourd’hui a été annoncé par l’effondrement de la Bourse de Shanghai. Après le sommet atteint fin 2007, elle a plongé tout au long de l’année 2008, pour atteindre en décembre 60% de son niveau du début de l’année, pénalisant les classes moynnes urbaines. L’éclatement de la bulle immobilière est devenu patent dès la fin des jeux olympiques à Pékin, Shenzhen et dans d’autres grandes villes, comme l’anticipaient d’ailleurs la plupart des acteurs du marché, mais avec un impact redoublé par dégringolade mondiale.

Au début de l’année 2008, l’inflation des coûts de la main-d’œuvre, des manières premières et des prix, a mis à l’épreuve certains secteurs exportateurs, appelant des mesures de refroidissement économique avant même que la demande extérieure ne s’essouffle. Dès l’été, il était clair pourtant qu’une partie des exportateurs, notamment dans la région côtière du Guangdong, soufraient. Le scandale des jouets à la peinture de plomb puis du lait contaminé ont pesé sur des secteurs entiers de PME tournées vers l’exportation. Des faillites en série ont défrayé la chronique dans les deltas de la rivière des Perles et du Yangzi.

La baisse  des prix des matières premières et le retour des exemptions de taxes à l’exportation ont soulagé certains secteurs comme le textile mais, dès novembre, la Chine s’est bel et bien retrouvée confrontée, par un retournement spectaculaire, aux prémices de la déflation. Elle a dû annoncer un plan de soutien record de l’économiede 463 millions d’euros pour deux ans.

Une grande partie des financements est toutefois destinée à de très gros projets d’infrastructures déjà prévus. Quatres baisses des taux ont eu lieu entre septembre et décembre. Le gouvernement a promis d’accrître de 17% les liquidités en circulation, de favoriser les crédits bridés queques mois auparavant, et tente d’affiner les mesures en faveur du pouvoir d’achat et de la consommation.

La sauvagarde de l’emploi, dont la situation a été qulifiée de grave par le premier ministre, Wen Jiabao, est devenue fin 2008 la première des priorités : 6.1 millions de jounes chinois seront diplomés au printemps prochain, près de 50% de plus qu’en 2006, et près d’un quart ne devraient pas trouver d’emploi, selon l’Académie chinoise des sciences sociales (CASS).

Surtout, 230 millions de travailleurs migrants venus des campagnes voient leur seule possibilité d’ascension sociale remise en question : la CASS estime que 4 millions sont déjà sans travail fin 2008. Le retour anticipé des migrants désoeuvrés inquiète déjà dans certaines provinces de l’intérieur, où l’on se demande ce qui se passera après les vacances de fin d’année lunaire, en février 2009, quand les migrants partiront se réemployer dans les usines des provinces côtières et trouveront, pour certains, les portes closes.

Le chômage n’a été que de 4% en Chine en 2008, mais ce chiffre ne concerne en réalité que les travailleurs urbains : certains économistes, comme Zhou Tianyong, de l’Ecole centrale du parti, évoquent un chômage réel de 12% en Chine en 2008, qui pourrait atteindre 14% en 2009, et anticipent des trouvbles sociaux d’envergure. Il en faut peu pour bouleverser en Chine un équilibre social très fragile.

Pourtant, l’année 2008 aura permis au tandem dirigeant Hu Jintao-Wen Jiabao de poursuivre l’aggiornamento social entamé au début de leur mandat : la nouvelle loi du travail entrée en vigueur en 2008, l’accès élargie à une couverture sociale rudimentaire dans les campagnes, la mise en place d’assurances pour les migrants, l’assouplissement du régime des hukou (les permis de résidence) dans certaines villes et, enfin, le nouveau modèle économique qui se dessine autour de la commercialisation des droits d’usage des terres par les paysans, discuté lors de la session d’ocobre du 17e comité central du Parti, sont autant d’avancées concrètes en faveur des populations défavorisées.

La crise, se félicite la Banque mondiale dans son dernier rapport sur la Chine, a tout lieu de donner un coup de pouce au « rééquilibrage de l’économie chinoise en faveur de plus de consommation et de service ». Mais cette révolutioncopernicienne ne peut se faire en un jour. Selon l’économiste américain Michael Pettis, la corrélation entre les défits américain et les surplus chinois implique qu’il faudrait que la consommation chinoise s’accroisse de 40% pour compenser une baisse de la consommation américaine de 5% de PIB.

En novembre, les exportations ont, pour la première fois depuis 2001, reculé de 2.2% par rapport au même mois de l’année précédente, premier signe tangible de l’impact du ralentissement de la demande en provenance des pays développés. Selon La Banque mondiale, 40% du PIB chinois sont constitués par les exportations (20% en valeur ajoutée)qui, pour moitié se destinent toutefois aux pays émergents. Les excédents commerciaux, aidés par l’effrondrement des coûts des matières premières, atteindront pourtant en 2008, un nouveau record (221 milliards d’euros environ). Mais ils devraient pour la première fois plafonner vis-à-vis des Etats-Unis.

                                                                                Article " Le Monde" --Bilan du Monde 2009

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